TERELJ
Après quelques jours, on quitte Tom & Fred (qui partent avec "Ger to Ger", une asso à but non lucratif...mais à l'organisation un peu bancale aussi) et on part pour Terelj, parc national à 80km à l'Est d'Ulan Bator... On veut se confronter à la vraie Mongolie, les montagnes et les steppes!
Apres avoir demander à 36
Apres avoir demander à 36
Dans le bus, le gars nous demande 3000 tögrög par personne (alors que nos infos prises au Tourism Info sont de 2500 tg) mais on tient bon!!
Sauf que le gars nous descend 20km avant le terminus (moitié de notre faute, moitié des trois autres touristes du bus qui demandent une adresse précise et le gars descend tous les touristes au même endroit!!). Mais on ne s'en rend compte qu' 1/2h après.
Il est tard et le soleil va disparaître derrière les montagnes...plantons la tente! Près de cette meute de chiens hurlante? non merci...derrière ce gros rocher plutôt!
"Sainbainu, Sainbainu!" (Bonjour en mongol)
Un gars de la SECURITY ne parlant pas un mot d'anglais montre son insigne puis la tente et dit "NO!"
Ah bon??! Mais la Mongolie, ce n'est pas le pays du camping et des nomades?... Apparemment pas ici!
Heureusement, avec ma petite tête et mon grand sourire, le garde nous autorise à rester pour la nuit.
Une nuit d'enfer où nous guettons chaque bruit de peur des animaux et surtout un ramdam nous réveille au milieu de la nuit: tam-tam, cris d'animaux et hurlements...
Nous ne saurons jamais ce qu'il s'est passé à quelques dizaines de mètres de notre tente...et le must: il pleut!!
On replit la tente et c'est parti pour 20km à pied...ça use, ça use!! VRAIMENT! Et il pleut toujours!!
Y'en à marre de ce pays!!
Finalement, 2 gars sympathoches nous prennent en stop et nous dépose à l'entrée du parc naturel de Terelj: un golf, un hôtel de luxe, des barrières et des chiens... ainsi que deux jeunes qui foncent vers nous pour savoir si nous avons un hôtel ou si nous voulons louer des chevaux...
La pluie s'est arrêtée mais on nous confirme que planter sa tente freestyle n'est pas une bonne idée...ok! (NB: Planter sa tente est apparemment possible une fois bien avancer dans le parc)
Eh ben nous, on rentre à Ulan Bator...Ras le bol!!
Retour dans une machrutka où les gens sont souriants et sympa... et là, on se rend compte qu'il n'y a pas qu'un seul bus pour Terelj... mais plutôt un toutes les 10 minutes qui se rend dans un village et de là, part une machrutka pour le parc. La vérité, j'te dis!!
A notre retour, hors de question de retourner à UB guesthouse, nous avons essayé une autre guesthouse GREEN STEPPE....pour notre plus grand bonheur. Petite auberge familiale, qui vient d'ouvrir et qui ne figure pour l'instant dans aucun guide. Un havre de paix où nous ne sommes pas vu comme des dollars sur pattes et où l'on peux croiser des autres voyageurs qui eux aussi veulent éviter les guesthouses version usine.
Après notre expérience très mitigée du parc de Terelj, nous pensions partir au Lac de Kovsgol au nord (24h de bus), mais nous préférons aller moins loin: Tsetserleg, 11h de bus, le centre de la Mongolie.
Nous avons avancé notre départ au 30 juin (alors que notre visa courre jusqu'au 8 juillet) tout en se laissant le temps d'explorer une dernière fois les steppes mongoles.
TSETSERLEG
1ère étape, le billet:
A la "Dragon Center"(station de bus), on fait la queue pour obtenir notre billet. Sachez que l'on ne peut acheter son billet de bus que 3 jours maximum à l'avance et qu'en Mongolie, faire la queue relève d'un concept bien particulier: un guichet et les gens qui s’agglutinent le long de la vitre, sans parler de tout ceux qui font semblant de lire une affiche pour vous gruger. Ca pousse, ça tire, même la petite mamie y va de son coude.
Un gars souriant comprend notre demande: 2 tickets pour Tsetserleg dans la région de l'Arkhangaï..ok!
Prix indiqué dans le Lonely: 10 500 tg. Le gars nous tend sa calculette : 24 000 tg le billet !
Oulala! On avait pris 45 000 tg en pensant être large mais il nous manque 3000. Le gars nous fait comprendre qu'il garde l'un des billets et nous donne l'autre quand on revient avec les 3000.
Direction le distributeur mais une pensée nous frappe de plein fouet: on a pas pris la carte bleue...(qui est à 7km de là, dans notre casier à l'auberge, et plus assez d'argent pour un aller/retour rapido en bus).
Retour à la caisse pour lui rendre le billet, et lui, notre argent... MAIS, 2ème concept inconnu: le remboursement!!
Il faut faire une croix sur 25% du prix du billet! C'est une blague!
Je craque et je pleure! (oui, ça m'arrive souvent depuis qu'on est dans ce pays!)... Le gars dit "10% seulement" et une jeune fille parlant un peu anglais nous aide et paye les 3000 manquants. On repart donc avec les billets.
2ème étape, le trajet aller:
Arrivés à la station de bus 1/2h avant le départ... on pensait que c'était suffisant...
EEUUHHhh, ben, le bus est déjà bondé...(je rappelle que nous avons des billets avec place atitrée!!).. de gens...et surtout de cartons, de bidons, de sacs de jute et tutti quanti... Bref, un joyeux bordel!!
Et les soutes du bus... bah elles sont remplies, que dis-je, bondées... donc, nos sacs, eh ben... sur et entre nos genoux!!! Le trajet doit durer 11h...vogue la galère!!!
Au moment de partir, il y a des gens debout dans le couloir... eh ben apparemment, c'est normal! Ils n'ont pas de billet mais ils payent la dame du bus en direct live et c'est ok...
Mais du coup, des gens qui ont payé leurs places en temps et en heure, se poussent pour qu'une autre personne puisse s’asseoir... 3 adultes sur deux sièges.. pas mal!!
On est assez serré (quel doux euphémisme:)) et les gens ne sont pas forcément super sympathiques et nous engueulent parce que notre sac dépasse "un peu" dans le couloir, alors que, eux, ils ont carrément un sac entier dans le couloir!!
Tout le long du trajet, nous attendons vainement que le paysage change. Tout le monde critique la monotonie du paysage le long du Transsibérien (bouleau, bouleau, bouleau,..) mais ici, nous ne voyons que des plaines moitié herbes, moitié rocailles, entourées de collines auvergnates.
Bref, vers 19h30, on se dit qu'on est bientôt arrivé... mais le bus continue de rouler encore et encore... la nuit tombe et nous ne sommes toujours pas arrivé...
Il est 23h30 quand on nous dit "Tsetserleg" et tout le monde descend... il a quand même pas mal de retard ce bus!!!
Reste à trouver la petite auberge pour ce soir car ce n'est plus possible de se rendre au camp de Ger à 2km du village.. on verra ça demain...
Personne ne connait cette auberge!! Nous discutons avec le seul autre touriste du bus, Sam, un américain qui étudie depuis 2 ans en Mongolie, et qui cherche la même auberge que nous.
Finalement, un couple nous conduit à pied et nous arrivons dans une pièce avec 5 lits le long du mur, et 3gars assis derrière une table sur laquelle est posé un ordinateur... bizarre comme auberge!!
"On est bien à Tsetserleg?"... réponse: "Soum"
"Tsetserleg?"... "Soum"
"Tsetserleg soum?"... "Yes"
Nous ne sommes pas dans la bonne ville!!! Ca recommence!!!
Nous agissons rapidement en posant les questions les plus importantes:
Nous sommes à 220km au nord du vrai Tsetserleg, pour le rejoindre, il n y a pas d autre moyen de transport que la Jeep et ici...il n y a rien à faire à part marcher 4 jours pour voir ces mêmes foutues plaines vues du bus.
On pourrait se faire un trip de "rejoindre la civilisation sans argent" en partant du faux Tsetserleg mais la question ne se pose même pas....marre de ce pays...
Gros sprint pour rattrapper le bus, qui heureusement, est encore là!! ouf!
On fait comprendre le "mistake" et la dame du bus nous explique que c'est une erreur de la station de bus. Elle prend son portable et deux minutes plus tard, nous dit que nous pouvons dormir dans le bus et demain le bus repart à Oulan Bator, gratuitement. C'est la moindre des choses mais ça fait plaisir en comparaison de nos expériences mongoles passées.
Eh c'est parti pour une folle nuit au milieu des éclairs qui tombent à quelques centaines de mètres de là.
3ème étape, le retour: ( faites une pause pipi....c'est pas fini)
Le lendemain matin, le bus redémarre avec le conducteur, la femme, le mécano, Sam...et nous.
Nous découvrons, de jour, le village de Tsetserleg soum, 3 habitants, pas toutes leurs dents.
Avant de quitter le faux Tsetserleg, le bus se re-rempli un peu mais toujours dans le même esprit "cartons, bidons et sacs de jute".
Après une heure de trajet, le bus s'arrête au milieu de nul part et une Jeep stoppe juste à côté. La dame nous fait signe de descendre avec le sourire style "Vous êtes arrivés!".
Comme nous faisons de l'anti-jeu, elle demande à une jeune fille, seule personne ayant des bases en anglais, de faire la traduction:
"Le bus ne va pas à Oulan bator, vous n'êtes pas loin de Tsetserleg (le vrai), la Jeep y va"
"c'est payant?"......pas de réponse... puis en insistant... "oui!".
On explique qu'on se fout d'aller à Tsetserleg, qu'on a pas d argent, on nous a entubé et on veut juste rentrer comme il a été convenu la veille.
Agacée, la petite dame du bus essaye même de tirer notre sac. Elle fait répéter à notre "traductrice" que le bus ne va pas à Oulan Bator, que la Jeep, elle, peut y aller.
Nous demandons aux passagers qui, tous, confirment que la capitale est le terminus. Prise à son propre jeu, elle nous dit "Ok mais c'est 25 dollars par personne". Nous répétons que "NO MONEY!". Elle évoque l'idée de faire un retrait au terminus mais les passagers s'impatientent et elle finit par abandonner, le bus reprend donc sa route. Nous avons gagner une bataille mais pas encore la guerre.
Le trajet continue dans cette bonne ambiance. De l'avant du bus, elle se retourne, nous observe, nous sourit (une très grande actrice), puis marmonne à ses collègues.
Heureusement, les passagers sont, pour la deuxième fois (ya eu la machrutka) des gens chouettes. Nous rigolons avec un enfant derrière nous, mais tout est gâché par le nuage d'incertitude qui planne sur nous.
La guerre reprend, alors que nous arrivons dans un village paumé, elle demande son passeport à Sam, qui ne lui donne pas. Elle veut réutiliser la jeune fille comme traductrice mais celle-ci, ayant bon coeur, ne veut plus coopérer.
Nous comprenons tout de même qu'elle veut notre argent et que sinon il faudra bientôt descendre. Nous expliquons à Sam que si, à un moment donné, nous sommes virés du bus, nous ferons du stop mais que tant qu'on avance, c'est toujours ça de gagné, et que pour l'instant, mieux vaut continuer à faire ceux qui ne comprennent pas.
Au moment de la pause déjeuner......à 16h30 (parce que malin comme un cheval, ils s'arrêtent toujours à la même aire, à l'aller comme au retour)... Le monsieur qui est assis à côté de nous dans le bus nous fait signe de venir manger...
Comme nous disons que nous n'avons pas de sous, il me prend par le bras et me conduit jusqu'à une yourte... me tend un tabouret et nous offre un gros bol de ragoût de mouton... c'est vraiment super gentil...Il nous achète même un coca et des mentos (utile après le mouton)
Reprise de la route... encore quelques heures de tape-cul sur des routes merdiques..une partie de la route s'est même effondrée sous le poids du bus (vous avez vu 2012....ben c'est pareil)
On arrive à quelques kilomètres d'Ulaan Baatar et de nouveau, le bus s'arrête...
Plusieurs mongols descendent du bus avec les fameux sacs de jute qui se ballotent au dessus de nos têtes depuis le début du voyage... Mais qu'y a t-il à l'intérieur?
Je vous le donne en mille!!!
Dernière tentative de la dame du bus de nous soutirer quelques tögrög.. Ce coup-ci, elle la joue grand seigneur, Virginie...c'est gratuit mais moi, c'est 12 euros!
On laisse toujours courir mais on ne fait pas trop les fiérots... Elle nous demande également nos billets de bus (ceux d'hier) ainsi que nos passeports (qui sont à l'ambassade). C'est une évidence qu'elle veut pouvoir les garder en échange de nos sous sous.
On se prépare à partir rapidement du bus au terminus. Arrivés à la bus station, nous descendons, personne ne nous interpelle et on part sans demander notre reste.
Le fait est qu'ils n'avaient aucun droit de demander cet argent et que leur pression n'ayant pas fonctionné, une fois arrivé à la station de bus, ils ont abandonné.
CONCLUSION (oui, ce message est bientôt fini)
Fermez les yeux ( mais continuez à lire).
Imaginez la Mongolie, ses hautes herbes, ses chevaux sauvages qui galopent en liberté, ses yourtes (ici on dit "guerre" qui s écrit "ger"....engageant), le désert de Gobi..... eh ben si vous voulez voir tout ça, vous devrez payer le prix fort.
Mais en plus, les steppes ne sont pas si "WAHOU".
Nos paysages français sont assez similaires.
La Mongolie possède de grands espaces, mais de ce que nous avons pu voir (c'est à dire à travers la vitre du bus... au total 45h quand même!), ce sont des plaines immenses, avec collines au loin, style les volcans d'Auvergne!
Mais on tient à préciser que si nous n'imaginons pas la Mongolie comme ça, c'est que les images et les récits qui véhiculent à propos de la Mongolie ne laissent pas transparaître la vérité sur la vraie Mongolie.
Certes les paysages sont immenses et verdoyants mais ce qu'on ne dit pas, c'est que les mongols ne prennent absolument pas soin de leur pays et il y a partout des détritus qui gachent le paysage.
De plus, le tourisme de masse transforme le pays et surement les habitants qui ne voit dans le touriste que le mot "ARGENT" noté sur son front. Et ce qui était vrai il y a quelques années, ne l'est plus forcément aujourd'hui.
Nous pouvons comprendre cette image "riche" qu'ils ont de nous car les touristes que nous avons rencontrés à UB Guesthouse avait tous le même profil. Ils veulent voir les différents paysages de la Mongolie (steppes, désert, lac), et entrer dans une ger.
Sauf que le pays est grand, il n'y a pas de routes et il n'existe aucune information.
Ces 3 facteurs font que si vous voulez faire ce genre de tourisme, vous devrez forcement faire un tour organisé choisi dans un menu (comme au restaurant) et payé très très très cher.
Parfois, on négocie des variantes plus personnalisées mais ce n'est que l'illusion de la liberté.
Que ce soit l'offre qui ait amené la demande ou l'inverse; ce qui nous a vraiment dégouté est de ne pas avoir le choix. La Mongolie n'offre QUE ce type de tourisme. Cela est allé jusqu'à nous vendre des tickets pour une fausse deuxième ville du pays, puni de vouloir voyager comme les locaux. Quand nous en parlons au directeur de l'auberge (pourtant quelqu'un de vraiment bien), il n'accepte pas l'idée qu'un mongol ait pu vendre un faux billet pour une fausse ville, il préfère dire que c'est une simple erreur.
Une fois arrivée à GREEN STEPPE (auberge vide alors qu'à 3 mètres, une autre usine à touristes affiche complet) nous avons enfin rencontré quelques gens normaux qui, eux aussi, n'ont plus d'étincelle dans les yeux quand on leur parle de Mongolie. Certains ont fait des tours très couteux, d'autres se sont juste fait parachuter en Jeep au milieu de nul part pour errer et camper. Et même s' ils ont aimé leur voyage, ils étaient tous déçu d'avoir du faire des tas de concessions...payantes.
Les touristes style UB guesthouse, eux repartent de Mongolie les yeux plein d'étincelles, ils pourront dire qu'ils ont fait de la Jeep, du cheval, de la rando, qu'ils étaient "au milieu de nulle part", qu'ils ont vécu avec des familles dans des ger. Mais ils ont été dans le même "milieu de nulle part", ils ont été dans les même familles que tout le monde.....Tout les récits se ressemblent atrocement. Ca fait peur.
Bref, nous n'avons pas réussi à partir à la rencontre du peuple nomade et des mongols de ce pays... La seule solution étant de payer un tour très cher...
Le meilleur compromis que nous avons rencontré venait d'un couple de français rencontré à Green Steppe qui est passé par couchsurfing pour trouver un hébergement et à qui on a proposé un "tour" différent (un prof de géo en sortie avec ses étudiants). Apparement, le Couchsurfing ne fonctionnerait pas trop pour l'hébergement mais plutôt pour la rencontre et le guide...Pourquoi pas??!
Direction le distributeur mais une pensée nous frappe de plein fouet: on a pas pris la carte bleue...(qui est à 7km de là, dans notre casier à l'auberge, et plus assez d'argent pour un aller/retour rapido en bus).
Retour à la caisse pour lui rendre le billet, et lui, notre argent... MAIS, 2ème concept inconnu: le remboursement!!
Il faut faire une croix sur 25% du prix du billet! C'est une blague!
Je craque et je pleure! (oui, ça m'arrive souvent depuis qu'on est dans ce pays!)... Le gars dit "10% seulement" et une jeune fille parlant un peu anglais nous aide et paye les 3000 manquants. On repart donc avec les billets.
2ème étape, le trajet aller:
Arrivés à la station de bus 1/2h avant le départ... on pensait que c'était suffisant...
EEUUHHhh, ben, le bus est déjà bondé...(je rappelle que nous avons des billets avec place atitrée!!).. de gens...et surtout de cartons, de bidons, de sacs de jute et tutti quanti... Bref, un joyeux bordel!!
Et les soutes du bus... bah elles sont remplies, que dis-je, bondées... donc, nos sacs, eh ben... sur et entre nos genoux!!! Le trajet doit durer 11h...vogue la galère!!!
Au moment de partir, il y a des gens debout dans le couloir... eh ben apparemment, c'est normal! Ils n'ont pas de billet mais ils payent la dame du bus en direct live et c'est ok...
Mais du coup, des gens qui ont payé leurs places en temps et en heure, se poussent pour qu'une autre personne puisse s’asseoir... 3 adultes sur deux sièges.. pas mal!!
On est assez serré (quel doux euphémisme:)) et les gens ne sont pas forcément super sympathiques et nous engueulent parce que notre sac dépasse "un peu" dans le couloir, alors que, eux, ils ont carrément un sac entier dans le couloir!!
Tout le long du trajet, nous attendons vainement que le paysage change. Tout le monde critique la monotonie du paysage le long du Transsibérien (bouleau, bouleau, bouleau,..) mais ici, nous ne voyons que des plaines moitié herbes, moitié rocailles, entourées de collines auvergnates.
Bref, vers 19h30, on se dit qu'on est bientôt arrivé... mais le bus continue de rouler encore et encore... la nuit tombe et nous ne sommes toujours pas arrivé...
Il est 23h30 quand on nous dit "Tsetserleg" et tout le monde descend... il a quand même pas mal de retard ce bus!!!
Reste à trouver la petite auberge pour ce soir car ce n'est plus possible de se rendre au camp de Ger à 2km du village.. on verra ça demain...
Personne ne connait cette auberge!! Nous discutons avec le seul autre touriste du bus, Sam, un américain qui étudie depuis 2 ans en Mongolie, et qui cherche la même auberge que nous.
Finalement, un couple nous conduit à pied et nous arrivons dans une pièce avec 5 lits le long du mur, et 3gars assis derrière une table sur laquelle est posé un ordinateur... bizarre comme auberge!!
"On est bien à Tsetserleg?"... réponse: "Soum"
"Tsetserleg?"... "Soum"
"Tsetserleg soum?"... "Yes"
Nous ne sommes pas dans la bonne ville!!! Ca recommence!!!
Nous agissons rapidement en posant les questions les plus importantes:
Nous sommes à 220km au nord du vrai Tsetserleg, pour le rejoindre, il n y a pas d autre moyen de transport que la Jeep et ici...il n y a rien à faire à part marcher 4 jours pour voir ces mêmes foutues plaines vues du bus.
On pourrait se faire un trip de "rejoindre la civilisation sans argent" en partant du faux Tsetserleg mais la question ne se pose même pas....marre de ce pays...
Gros sprint pour rattrapper le bus, qui heureusement, est encore là!! ouf!
On fait comprendre le "mistake" et la dame du bus nous explique que c'est une erreur de la station de bus. Elle prend son portable et deux minutes plus tard, nous dit que nous pouvons dormir dans le bus et demain le bus repart à Oulan Bator, gratuitement. C'est la moindre des choses mais ça fait plaisir en comparaison de nos expériences mongoles passées.
Eh c'est parti pour une folle nuit au milieu des éclairs qui tombent à quelques centaines de mètres de là.
3ème étape, le retour: ( faites une pause pipi....c'est pas fini)
Le lendemain matin, le bus redémarre avec le conducteur, la femme, le mécano, Sam...et nous.
Nous découvrons, de jour, le village de Tsetserleg soum, 3 habitants, pas toutes leurs dents.
Avant de quitter le faux Tsetserleg, le bus se re-rempli un peu mais toujours dans le même esprit "cartons, bidons et sacs de jute".
Après une heure de trajet, le bus s'arrête au milieu de nul part et une Jeep stoppe juste à côté. La dame nous fait signe de descendre avec le sourire style "Vous êtes arrivés!".
Comme nous faisons de l'anti-jeu, elle demande à une jeune fille, seule personne ayant des bases en anglais, de faire la traduction:
"Le bus ne va pas à Oulan bator, vous n'êtes pas loin de Tsetserleg (le vrai), la Jeep y va"
"c'est payant?"......pas de réponse... puis en insistant... "oui!".
On explique qu'on se fout d'aller à Tsetserleg, qu'on a pas d argent, on nous a entubé et on veut juste rentrer comme il a été convenu la veille.
Agacée, la petite dame du bus essaye même de tirer notre sac. Elle fait répéter à notre "traductrice" que le bus ne va pas à Oulan Bator, que la Jeep, elle, peut y aller.
Nous demandons aux passagers qui, tous, confirment que la capitale est le terminus. Prise à son propre jeu, elle nous dit "Ok mais c'est 25 dollars par personne". Nous répétons que "NO MONEY!". Elle évoque l'idée de faire un retrait au terminus mais les passagers s'impatientent et elle finit par abandonner, le bus reprend donc sa route. Nous avons gagner une bataille mais pas encore la guerre.
Le trajet continue dans cette bonne ambiance. De l'avant du bus, elle se retourne, nous observe, nous sourit (une très grande actrice), puis marmonne à ses collègues.
Heureusement, les passagers sont, pour la deuxième fois (ya eu la machrutka) des gens chouettes. Nous rigolons avec un enfant derrière nous, mais tout est gâché par le nuage d'incertitude qui planne sur nous.
La guerre reprend, alors que nous arrivons dans un village paumé, elle demande son passeport à Sam, qui ne lui donne pas. Elle veut réutiliser la jeune fille comme traductrice mais celle-ci, ayant bon coeur, ne veut plus coopérer.
Nous comprenons tout de même qu'elle veut notre argent et que sinon il faudra bientôt descendre. Nous expliquons à Sam que si, à un moment donné, nous sommes virés du bus, nous ferons du stop mais que tant qu'on avance, c'est toujours ça de gagné, et que pour l'instant, mieux vaut continuer à faire ceux qui ne comprennent pas.
Au moment de la pause déjeuner......à 16h30 (parce que malin comme un cheval, ils s'arrêtent toujours à la même aire, à l'aller comme au retour)... Le monsieur qui est assis à côté de nous dans le bus nous fait signe de venir manger...
Comme nous disons que nous n'avons pas de sous, il me prend par le bras et me conduit jusqu'à une yourte... me tend un tabouret et nous offre un gros bol de ragoût de mouton... c'est vraiment super gentil...Il nous achète même un coca et des mentos (utile après le mouton)
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Un camion de vaches... |
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Mais qui est assis sur le siège arrière??! |
On arrive à quelques kilomètres d'Ulaan Baatar et de nouveau, le bus s'arrête...
Plusieurs mongols descendent du bus avec les fameux sacs de jute qui se ballotent au dessus de nos têtes depuis le début du voyage... Mais qu'y a t-il à l'intérieur?
Je vous le donne en mille!!!
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Peau et boyaux de mouton |
On laisse toujours courir mais on ne fait pas trop les fiérots... Elle nous demande également nos billets de bus (ceux d'hier) ainsi que nos passeports (qui sont à l'ambassade). C'est une évidence qu'elle veut pouvoir les garder en échange de nos sous sous.
On se prépare à partir rapidement du bus au terminus. Arrivés à la bus station, nous descendons, personne ne nous interpelle et on part sans demander notre reste.
Le fait est qu'ils n'avaient aucun droit de demander cet argent et que leur pression n'ayant pas fonctionné, une fois arrivé à la station de bus, ils ont abandonné.
CONCLUSION (oui, ce message est bientôt fini)
Fermez les yeux ( mais continuez à lire).
Imaginez la Mongolie, ses hautes herbes, ses chevaux sauvages qui galopent en liberté, ses yourtes (ici on dit "guerre" qui s écrit "ger"....engageant), le désert de Gobi..... eh ben si vous voulez voir tout ça, vous devrez payer le prix fort.
Mais en plus, les steppes ne sont pas si "WAHOU".
Nos paysages français sont assez similaires.
La Mongolie possède de grands espaces, mais de ce que nous avons pu voir (c'est à dire à travers la vitre du bus... au total 45h quand même!), ce sont des plaines immenses, avec collines au loin, style les volcans d'Auvergne!
Mais on tient à préciser que si nous n'imaginons pas la Mongolie comme ça, c'est que les images et les récits qui véhiculent à propos de la Mongolie ne laissent pas transparaître la vérité sur la vraie Mongolie.
Certes les paysages sont immenses et verdoyants mais ce qu'on ne dit pas, c'est que les mongols ne prennent absolument pas soin de leur pays et il y a partout des détritus qui gachent le paysage.
De plus, le tourisme de masse transforme le pays et surement les habitants qui ne voit dans le touriste que le mot "ARGENT" noté sur son front. Et ce qui était vrai il y a quelques années, ne l'est plus forcément aujourd'hui.
Nous pouvons comprendre cette image "riche" qu'ils ont de nous car les touristes que nous avons rencontrés à UB Guesthouse avait tous le même profil. Ils veulent voir les différents paysages de la Mongolie (steppes, désert, lac), et entrer dans une ger.
Sauf que le pays est grand, il n'y a pas de routes et il n'existe aucune information.
Ces 3 facteurs font que si vous voulez faire ce genre de tourisme, vous devrez forcement faire un tour organisé choisi dans un menu (comme au restaurant) et payé très très très cher.
Parfois, on négocie des variantes plus personnalisées mais ce n'est que l'illusion de la liberté.
Que ce soit l'offre qui ait amené la demande ou l'inverse; ce qui nous a vraiment dégouté est de ne pas avoir le choix. La Mongolie n'offre QUE ce type de tourisme. Cela est allé jusqu'à nous vendre des tickets pour une fausse deuxième ville du pays, puni de vouloir voyager comme les locaux. Quand nous en parlons au directeur de l'auberge (pourtant quelqu'un de vraiment bien), il n'accepte pas l'idée qu'un mongol ait pu vendre un faux billet pour une fausse ville, il préfère dire que c'est une simple erreur.
Une fois arrivée à GREEN STEPPE (auberge vide alors qu'à 3 mètres, une autre usine à touristes affiche complet) nous avons enfin rencontré quelques gens normaux qui, eux aussi, n'ont plus d'étincelle dans les yeux quand on leur parle de Mongolie. Certains ont fait des tours très couteux, d'autres se sont juste fait parachuter en Jeep au milieu de nul part pour errer et camper. Et même s' ils ont aimé leur voyage, ils étaient tous déçu d'avoir du faire des tas de concessions...payantes.
Les touristes style UB guesthouse, eux repartent de Mongolie les yeux plein d'étincelles, ils pourront dire qu'ils ont fait de la Jeep, du cheval, de la rando, qu'ils étaient "au milieu de nulle part", qu'ils ont vécu avec des familles dans des ger. Mais ils ont été dans le même "milieu de nulle part", ils ont été dans les même familles que tout le monde.....Tout les récits se ressemblent atrocement. Ca fait peur.
Bref, nous n'avons pas réussi à partir à la rencontre du peuple nomade et des mongols de ce pays... La seule solution étant de payer un tour très cher...
Le meilleur compromis que nous avons rencontré venait d'un couple de français rencontré à Green Steppe qui est passé par couchsurfing pour trouver un hébergement et à qui on a proposé un "tour" différent (un prof de géo en sortie avec ses étudiants). Apparement, le Couchsurfing ne fonctionnerait pas trop pour l'hébergement mais plutôt pour la rencontre et le guide...Pourquoi pas??!
Coucou tous les deux
RépondreSupprimeret ben que de péripéties, de km faits pour revenir au départ et d'heures de bus !
nous on a juste passé le week à cambrai dans la famille de Yasmina et Pierre. Pas de koi faire un roman mais on a passé de bons moments (rando nocturne au pas de charge !, visite des mines à Lewarde, marché samedi matin et... et... et à midi l'baraque à frites et carbonade flamande huummm.... sans oublier bien sûr un petit coup de soleil ce midi sous le parasol comme d'hab. quoi !) bref tout ca pour vous dire "Vive la Mongolie" de loin ou de près, on n'y fait que passer, passer.....comme dit la chanson.
Gros bisous à vous deux.
Des moments drôles et d'autres beaucoup moins mais l'aventure, c'est l'aventure!bon courage! bisous
RépondreSupprimerben dis donc, quelle aventure !!! dans qq mois vous en rigolerez...! c'est quoi le prochain pays ? en espérant qu'ils seront moins "t'es touriste, t'as plein de fric !"
RépondreSupprimergros bisous